La faute à un rendez-vous raté, grâce à un malentendu. Je retrouvai ces rues de Paris que j’ai fréquentées voilà bien longtemps. C’était l’heure où le jour abandonne son combat et se laisse peu à peu vaincre par la nuit. Le Paris de mes souvenirs est baigné de lumière, on ne laissait pas en ce temps là, la pénombre gagner. Maintenant, on attend un peu avant d’allumer les lampadaires et l’on retrouve cette ambiance d’un Paname d’autrefois, que je n’ai pas connu, celui où à cette heure des apaches passaient les fortifs.
A peine le temps d’une génération et je ne reconnais guère ce quartier où je déambulais étudiant. Une librairie est devenue un magasin de meubles. Le magasin de sport n’est même plus un marchand de musique. Même les chaussées ne sont plus celles que j'arpentais, même les bistrots se sont embourgeoisés.
Entre chien et loup… Les loups n’entrent plus dans Paris. D’autres y sont pourtant. Cette lumière propice à la mélancolie s’était jouée de moi et je marchais dans ces rues qui ne me sont plus familières en imaginant une autre ville embrumée.
La rate de Paris |
◄ Derniers adieux | Brumeuses | La mort des hortensias ► |