Je viens de tomber sur un article que j'ai vraiment envie de partager, de faire lire à ceux qui ne connaissent pas cette région où je suis né. Surtout que demain, c'est Paris-Roubaix et que l'on va entendre un bon nombre de fois le fameux "enfer du Nord".
Je ne suis pas bien sûr que cette image des deux terrils jumeaux de Loos, j'ai le droit de la reproduire. On dira que c'est une citation. Sur la page où je l'ai vue, elle est signe "Adam Prominski". Salut à toi "Prom", mais là je pense à un camarade de classe, pas au photographe qui est peut-être un parent, la région n'est pas si grande.
Loos, ce n'est pas tout à fait chez moi. On les voit pourtant de la fenêtre, ces deux montagnes. Il faut dire que dans la plaine, du dixième étage, on voit loin.
Je pourrais paraphraser ici ce qui est dit dans le journal, il est plus simple de cliquer le lien ci dessus (ou sur la mer verte qui s'étend au pied des terrils).
J'ai grandi entre canaux et terrils, et dans la fumée des usines. Les canaux sont toujours là, bien que l'homme du Picardie ait presque disparu. Beaucoup de terrils ont disparu aussi, ils ont servi à construire des autoroutes. Quant aux usines, beaucoup de leur cheminées de brique ont été abattues dans les années soixante-dix. Même en cherchant, je ne trouve pas de mineurs dans mes ancêtres. Certains des miens vivaient sur les canaux, ils étaient leurs frères en labeur quand il fallait, à bras d'homme, tirer les lourds challands. Il n'empêche, la mine, les terrils, c'est ma famille.
Les gens ne sont pas riches et le chômage est fort dans l'ancien bassin minier. Alors parfois, le désespoir gagne, une vaine colère pousse les enfants des mineurs à croire quelques marchands d'illusion. Pourtant, rien n'est acquis, et c'est exactement ce que dit cet article.
Et tant que j'y suis, je vais aussi vous envoyer chez Marcel. C'est un blog "ch'ti", où l'auteur nous fait partager ses ballades, le long des canaux, près des étangs et parfois aussi tout en haut de ch'terril.
L'enfer du Nord...