Enfin, demain, le jour sera plus court. La nuit me rejoindra un peu moins tard et j’aurais moins longtemps à traîner ce vague à l’âme qui me sert de désespoir, puisque je n’arrive même pas à trouver le fond de ce gouffre qui devrait s’offrir et se refuse encore. Qu’a donc besoin le jour de s’éterniser ainsi ? Qu’il serait plus commode d’oublier les crépuscules sans fin et comme aux tropiques de basculer en un instant du chien au loup.
Mais c’est à Paris, mais c’est au métropolitain que ma langueur s’est donnée. Au moins les tunnels sont-il les mêmes hiver comme été, sous leur éclairage incertain et tellement fidèle. Au moins eux me protègent-ils de ce jour qui ne sait, lui non plus, mourir et céder la place à ce qui vient.
Qu’a-t-il besoin de s’imposer aussi longtemps ? Heureusement, demain, son agonie commence.
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