Comment cette odeur des marrons en automne s’est-elle saisie de moi. C’est le printemps, et aucun marronnier n’est à proximité. D’ailleurs, ce n’est pas tant la senteur des marrons que celle des arbres, de leurs feuilles qui tombent et constituent un tapis humide.
Ce tapis sur lequel, enfants, nous jouions en rentrant de l’école, en passant sur cette place d’où aujourd’hui on a enlevé ces grands arbres qui, aux beaux jours, apportaient un peu de fraîcheur aux jeux que nous organisions sur le chemin. Jeux simples le plus souvent. Des billes roulaient dans un caniveau avant de changer de mains.
Mais ce n’est pas le bruit des billes qui s’entrechoquent qui me vient, c’est l’odeur âcre des feuilles d’automne.
C’est le printemps. Ma vie est déjà en automne.
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