Le foule m’écrase, je ne suis qu’un pou. Le bruit m’oppresse de ses phrases qui n’ont aucun sens, probablement pas même pour ceux qui les lancent. Visages inconnus, croisés peut-être hier sans laisser le souvenir que gravent les rencontres. Les gens. Nous sommes les gens, nous nous ignorons le matin comme le soir.
La lumière des néons donne un teint livide à ces visages qui ne cherchent guère celle du jour, trop chère, trop réservée. De la musique, un livre ou plus sûrement un journal jetable permet à chacun de s’isoler. Moi, j’aligne des mots sans sens.
Il serait temps que cela finisse. Il faudrait retrouver l’odeur de la terre pour remplacer celle des souterrains. Vivre enfin.
Pou du ciel (1935)