Tiens, c’est le printemps. C’est écrit sur le calendrier qui est au mur. Mercredi 20 mars : Printemps, pas Saint Ambroise, ni Saint Archippe, non simplement « printemps ».
On peut donner bien des sens au printemps. Mon vieux fond scientifique me dit que c’est le moment où les jours se mettent à rallonger moins vite : demain, le monsieur ou la dame météo de service, en annonçant le nombre de minutes de soleil gagnées devra être moins triomphal. Ce nombre, inexorablement, va diminuer jusqu’au solstice d’été quand, horreur, nous commencerons à perdre ces précieuses minutes de soleil.
Le ralentissement de l’allongement du jour à partir de cet équinoxe me laisse toujours pantois. On n’y peut rien, c’est ainsi et ce sera ainsi jusqu’à la fin des temps. Il est vrai que quelque ministre joueur, prenant prétexte d’économies, accorda voilà quelques années une heure entière de jour aux soirées, mais il dut les prendre aux matins, lesquels auraient pu manifester en rangs serrés de la Bastille jusqu’à la Place de la Nation scandant des slogans outragés pour réclamer qu’on leur rende toute cette heure accordée, par pur favoritisme, aux soirées. Tout de même, un défilé des matins, promenant banderole dans les rues de Paris, j’aurai aimé voir ça.
Et l’équinoxe, pourquoi n’entend-on pas l’équinoxe élever la voix et réclamer plus de place, au lieu des deux malheureux jours annuels qu’on lui accorde. C’est injuste et la République Française, qui arbore fièrement le mot « égalité » dans la devise aurait dû penser à donner plus de place au moment où nuit et jour sont égaux. Et non seulement égaux chez nous mais partout. Bien sûr, le jour triche un peu et mord sur la nuit grâce au crépuscule, mais après tout, n’est-ce pas tout le contraire ? N’est-ce pas la nuit qui s’empare du jour ?
Mais je m’égare, le printemps, c’est scientifique.