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23 février 2011 3 23 /02 /février /2011 06:36

 

La rue est là, immobile, j’y suis revenu.



La rue connaît le froid, elle m’y a surpris plus d’un matin, elle m’y a saisi certains soirs. La rue connaît la chaleur d’août aussi, quand les feuilles de ses arbres n’arrêtent pas assez le soleil, celui qui brûlait l’amant qui attendait encore celle qu’il aimait, tant qu’il en avait la patience, jusqu’au jour il regarda la rue qui l’enveloppait et les séparait, quand la femme et sa rue ne furent plus unis que dans un souvenir où le rêve de ce qui n’a pas été et aurait pu être, remplace peu à peu ce qui fut.

 

 

Revoir la rue, et souffrir en silence, se contenter de glisser quelques mots que personne ne lira, et surtout pas celle qui faisait de cette rue ordinaire un paradis étincelant dans une nuit d’hiver pareille à celle où cette fois pourtant, la rue est terne, la rue est morne, la rue ne rit plus.



Rejoindre encore la rue, mais plus celle par qui elle était. La rue n’est plus.



A quoi bon encore marcher dans cette rue quand elle ne mène plus à rien. Elle était une avenue brillante, elle n’est qu’une impasse mal éclairée, sale et mal famée. Je pourrais encore pousser cette grille noire et tenter de retrouver la lumière. L’amour n’y ouvre plus. Le cœur est sec. Les yeux aussi.

 

A quoi bon. A quoi bon.

 

 

 

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commentaires

O
<br /> <br /> "Une rue", "Lettre à ne pas envoyer" et "La même rue", forment, me semble-t-il, une suite.<br /> J'aime beaucoup ces trois textes qui seront suivis d'autres, je suppose, et qui décrivent très poétiquement trois moments d'émotions semblables et différents, ce qui montre bien la volatilité de<br /> nos sentiments. J'imagine que le diamant dans la boite (à lettres?) rouillée, trouvaille très étrange, en ce lieu quelconque, symbolise l'amour pour cette femme, à qui vous écrivez cette lettre<br /> qu'il ne faudra pas lui envoyer... "La même rue" semble présenter le deuil de cette relation. Dans les deux textes "des rues", la rue m'apparaît comme une permanence, un fait immuable, malgré<br /> l'évocation des saisons qui passent, et cela ajoute de la volatilité. J'aime beaucoup ce que vous écrivez. Ophélie<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> <br /> Oui, ces textes vont ensemble et sont le résultat d'un état de morosité, de cafard, de spleen donc. Bien sûr, un amour est derrière tout cela, mais pas seulement. Ces petits textes sont venus par<br /> nécessité, ils traduisent un moment, un trouble, ou un désespoir qui se refuse. Oui, tout ce qui passe au milieu de l'immuable, de ce monde somme toute immobile où nous passons. Quoi qu'il en<br /> soit, votre message me touche, sûrement parce que ce que j'ai lu de vous, si diffférente, me touche aussi.<br /> <br /> <br /> <br />
E
<br /> Beau texte... L'amour qui s'est éteint chez l'autre... Je comprends. C'est comme mon poème hiver... C'est un peu ça je crois.<br /> Bise, bonne journée.<br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> <br /> J'aime bien cet "hiver", je le ressens. C'est ce qu'il faut, n'est-ce pas?<br /> <br /> <br /> <br />