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26 avril 2013 5 26 /04 /avril /2013 06:09

Bien sûr, ce serait un peu facile, on pourrait citer Kawabata en jouant sur la belle endormie. Mais alors, où serait l'orange. On pourrait aussi foncer sur le bleu de la terre, bleue comme une orange. Mais alors où serait la couleur?

 

 

http://a137.idata.over-blog.com/1/07/02/59/Photo-coucou-haiku/2013/15-Orange--belle.jpg

 

 

 

 

 

 

 

Une belle endormie

Dans une mer orangée

Rêve au mont Fuji

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25 avril 2013 4 25 /04 /avril /2013 09:16

Cette fois, elle n’est plus là : la Seine a disparu. Je ne la verrai plus, le matin, ma tasse de café à la main. Elle coule pourtant, indolente malgré tous les cadavres qu’elle charrie, toutes les saloperies que les hommes cupides lui laissent. Elle descend doucement, sans tumulte, vers la mer encore lointaine.

 

Je la voyais. Elle n’est pourtant guère intéressante, elle n’est que l’un des bras contournant un de ses îles, et celui où les bateaux de commerce ne passent pas. C’est une rivière sans péniches, une eau sans la vie qui est mienne.

 

Je la voyais. Elle accompagnait mes gestes matinaux, ceux que l’on répète, ceux qui sont en réalité nos maîtres. Sans bateaux, mais elle était là. Elle n’y est plus.

 

La Seine est partie, jusqu’à l’automne.

 


 

Claude Monet 021

Les pêcheurs de Poissy, Claude Monet, 1882

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19 avril 2013 5 19 /04 /avril /2013 06:09

Eh bien là...

 

 

 

 

 

 

 

Lever de rideau

Les tilleuls entrent en scène

Avant le muguet

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Azay le Rideau

Vient relever le défi

En plein renouveau

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18 avril 2013 4 18 /04 /avril /2013 09:38

 

« 30000 sans-abris, faut-il qu’ils dévoilent leur patrimoine pour qu’on en parle ? ».

C’est un tweet, cent fois renvoyé et répété qui m’est arrivé. Nous nous sommes amusés ici et ailleurs à propos de ces récents étalages de bonne fortune où chacun dévoilait à qui mieux-mieux son accumulation d’appartements, de maisons de campagne ou de ville, d’œuvres d’art, de véhicules de luxe ou de vielles guimbardes brinquebalantes, voire de bicyclettes dont on ne sait même pas si elles sont rutilantes.

 

Et puis, une proposition incongrue : le patrimoine des sans-abris. Ne remet-elle pas à sa place l’indécent déballage qui nous a été proposé ces derniers jours ? Car enfin, sérieusement, ceux qui exposent ainsi au prétexte de transparence ce qu’ils ont acquis ou reçu par une heureuse naissance, ont-il la moindre idée de ce que cela représente pour le commun des mortels ?

 

Je prendrais comme référence le capital considéré comme une fortune pour l’impôt, soit le seuil de l’ISF qui est de 1,3 millions d’euros. C’est plus d’un siècle de SMIC. Ou encore un siècle d’économies pour quelqu’un qui gagnerait 5000€ par mois et en mettrait 20% de côté. Cela suffit avec les chiffres, je voulais juste dire qu’il n’est pas possible d’obtenir une telle fortune avec des revenus du travail, même avec un salaire qui pour beaucoup semble énorme.

 

A lire toutes les déclarations récentes, on pourrait croire pourtant que ces « patrimoines » sont normaux et d’une banalité tout à fait commune. Eh bien non !

 

Chaque matin, en partant travailler, je croise ces morts errants. Ceux que la société a rejetés et qui se débrouillent comme il peuvent pour survivre. Morts pour la société des gens normaux, qui ont ou qui rêvent d’avoir ce fameux patrimoine qui fait qu’on a réussi sa vie, même si elle est un désert brillant. Je pense à ces hommes sans âge qui déclament leur histoire, réelle ou inventée, dans les voitures du métro pour obtenir quelques pièces. Je pense à cette femme qui est assise tous les matins dans cette salle immense où se croisent, sous Paris, des milliers de gens qui ne la regardent pas, pas plus qu’ils ne se voient entre eux, cette femme assise avec la photo de ses enfants chaque jour, sauf le mercredi puisque ce jour là, ils sont en chair et en os près d’elle. Je pense aussi à cet homme, régulièrement installé un peu plus loin qui semble noyer ce qui lui reste d’existence dans une bouteille dont le bouchon, toujours, a été repoussé dans le vin faute d’un autre moyen de l’ouvrir. C’est donc son patrimoine à lui dont je vais ici dresser l’inventaire :

 

·        Un pantalon usé, taché, crasseux

·        Un reste de pull-over usé, taché, crasseux aussi

·        Un carton

·        Une bouteille entamée à partager avec qui en veut

 

Voilà, c’est tout. On lui pardonnera d’avoir accumulé autant en une vie. Parfois, en plus, il chante. J’en déduis qu’il a aussi un patrimoine intérieur, mais celui-là, nous aurons ensemble la pudeur de ne pas le divulguer.

 


 

Alternative Libertaire 1985 3

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16 avril 2013 2 16 /04 /avril /2013 01:10

J'espère encore que ma candidature au ministère du droit à la paresse, sis rue Paul Lafargue (il n'y en a pas à Paris, quelle erreur, mais quelques unes en banlieue), sera étudiée en Haut Lieu (à la relecture, les majuscules s'imposent).

 

J'y déclarerai une page blanche comme patrimoine. Je sais, c'est riche, c'en est même indécent.

 

http://static.skynetblogs.be/media/172959/2867187690.JPGPage blanche du web

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14 avril 2013 7 14 /04 /avril /2013 06:09

A l’enterrement d’internet, il y avait foule. On avait bien fait les choses.

 

A Paris, on lui avait réservé un caveau au Père Lachaise et la foule s’était réunie, nombreuse, sur le boulevard de Ménilmontant pour suivre le funèbre cortège. Puisqu’on était en France, il avait fallu de longs débats, et même un vote à l’Assemblée pour décider que l’on ne réquisitionnerait pas Notre-Dame, que ce serait laïque comme il sied à notre République. Certains avaient pensé conduire le défunt symboliquement au Panthéon, mais il était plein.

  enterrement

A Rome pourtant, le pape s’était montré à son balcon et avait, en latin, béni le disparu en rassurant l’immense assemblée qui convergeait vers la place Saint-Pierre. « Deo gratias, te absolvo in nomine Patris et Fillii et Spiritus Sancti» dit le pontife et la foule compris qu’une place au paradis était ouverte.

 

A Bombay, on avait dressé un grand bûcher pour libérer l’âme et lui permettre de se réincarner bientôt. On s’interrogeait toutefois pour savoir si le cycle éternel pourrait dans ce cas s’accomplir car on ne savait pas très bien ce qui avait brulé.

 

A Washington, on pensa convoquer les fidèles à la cathédrale nationale, ce bâtiment blafard en béton gothique pas très flamboyant, puis on se ravisa et c’est le mall qui se noircit de monde, comme au temps lointain où d’autres réclamaient un cessez-le-feu à Saïgon.

 

A Santiago, c’est un grand stade qui fut choisi, mais les anciens, on ne sait pourquoi, refusèrent de s’y rendre, arguant qu’ils y avaient de mauvais souvenirs, ceux d’une époque que l’on croyait révolus et qui, pourtant, semblait revenir puisqu’internet, déjà avait trépassé.

 

Oui, beaucoup pleuraient.

 

Pendant que quelque uns, réunis chez leur grand gourou, un certain Z., fêtaient sans honte la fin de celui qu’ils avaient épuisé et laissé, exsangue, mourir.

 

Ils ne fêtèrent d'ailleurs pas longtemps car bientôt un signal pirate leur arriva qui disait « Arpanet strikes again ».

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13 avril 2013 6 13 /04 /avril /2013 06:09

Encore un vendredi qui invitait au voyage, intérieur ou bien lointain. Il faisait moins froid, l’air tiède peu à peu s’immisçait et les arbres décharnés du matin verdissaient d’heure en heure. La pluie s’est ruée sur nous et nous a rincés, les images rêvées sont parties en un lieu inconnu de nous. Elles ne peuvent avoir disparu, elles sont là. Qui sait, peut-être ont-elles glissé dans un monde parallèle pour se mettre à l’abri.

 

Elles ont bien fait. Les infortunés parapluies furent transpercés et la foudre menaça les rares amoureux qui, insouciants, bravaient la tempête.

 

Le calme est revenu, le soleil a repoussé les lourds nuages qui le séparaient de nous.

 

Images, revenez !

 

P0204


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12 avril 2013 5 12 /04 /avril /2013 06:09

Encore un défi du coucou du haïku: l'anniversaire.

 

 

L'onomatopée

Va récolter le succès

C'est le pif paf pouf

http://a51.idata.over-blog.com/1/07/02/59/Photo-coucou-haiku/2013/2013-5320-1.JPG

Trois trente ou trois cents

Qui sait en réalité

Ce que l'on comptait

 

C'est déconcertant

Inspiré pas inspiré

La pie fait son nid

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11 avril 2013 4 11 /04 /avril /2013 06:09

Hier matin, comme j'étais un peu à la bourre, j'ai pris la voiture. Evidemment, pour continuer la lecture des "Fleurs du Mal", ce n'est pas pratique.

 

En revanche, on peut écouter la radio et entendre quelques nouvelles intéressantes une fois que l'on a oublié les âneries proférées par les uns ou les autres, et dans le cas présent par une politicienne outrancière. Heuresement, dans le poste, on cause aussi d'autres sujets et les actrices viennent y faire de la retape pour leur prochain film. En l'occurrence Emmanuelle Devos parlait de son film en ce moment sur les écrans, dont j'ai déjà oublié le nom et que je verrai peut-être un jour à la télé.

 

http://violetteleduc.org/images/stories/oeuvre/livres/tresors_a_prendre_folio.jpgMais surtout, ce fut l'occasion d'annoncer un film prochain où elle incarnera Violette Leduc que j'évoquais ici l'autre jour. Le réalisateur est Martin Provost, qui fit "Séraphine".

 

Un film sur Violette Leduc, cela n'est guère surprenant quand on pense à sa vie. Mais comme je l'écrivais déjà l'autre jour, il faut lire son oeuvre, en parler n'est pas intéressant. J'espère que ce film donnera envie à ceux qui ne la connaissent pas, comme semble-t-il c'était le cas d'Emmanuelle Devos, de découvrir Violette Leduc.

 

Je ne sais pas quand le film doit sortir, mais faisons confiance au système qui fait défiler réalisateurs et comédiens dans les studios de télé et de radio, au cas où le spectateur potentiel aurait oublié de lire le journal.


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10 avril 2013 3 10 /04 /avril /2013 06:35

L'autre jour, j'ai téléchargé une application sur mon téléphone. Rien de bien original.

 

Elle permet de lire des ebooks, ça existe pour le matériel spécialisé mais aussi pour les ordinateurs et les téléphones. Pour voir ce que ça donne, j'ai recherché quelques textes gratuits. Et effectivement, il y en a parmi les oeuvres anciennes qui appartiennent au domaine public.

 

Depuis, dans le métro, je m'offre une quelques fleurs.


Étienne Carjat, Portrait of Charles Baudelaire, circa 1862

 

Baudelaire par Carjat

(Licence Commons)

Remords posthume

 

Lorsque tu dormiras, ma belle ténébreuse,
Au fond d'un monument construit en marbre noir,
Et lorsque tu n'auras pour alcôve et manoir
Qu'un caveau pluvieux et qu'une fosse creuse;

Quand la pierre, opprimant ta poitrine peureuse
Et tes flancs qu'assouplit un charmant nonchaloir,
Empêchera ton coeur de battre et de vouloir,
Et tes pieds de courir leur course aventureuse,

Le tombeau, confident de mon rêve infini,
 - Car le tombeau toujours comprendra le poète, - 
Durant ces longues nuits d'où le somme est banni,

Te dira : « Que vous sert, courtisane imparfaite,
De n'avoir pas connu ce que pleurent les morts? »

 - Et le ver rongera ta peau comme un remords.

 

Baudelaire (Les Fleurs du Mal)

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