Matins brumeux d’une ville du nord
Vous n’êtes plus qu’un souvenir
Mais vous ne pouvez pas finir
Si je vis vous vivez encore
Résonne toujours le carillon
D’un air puissant à toutes les heures
Le demi le quart petit bonheur
Il se répète à toutes saisons
L’été seulement c’est le concert
Blanches noires ou rondes et doubles croches
S’envolent en chœur depuis les cloches
Du beffroi qui cache l’amer
Géant d’osier chante en juillet
Un rigodon pour le Binbin
Qui louche même au delà du vin
Qui se perd quand il est mouillé
Parfois c’est l’automne qui revient
Alors on chasse le chagrin
Du vieux Gayant dont le destin
Est d’oublier le mal le bien
L’ennui se perd sur les terrils
Avec l’écho de nos beffrois
Abandonnés seuls dans le froid
De ces matins d’été transis
Une ville du nord tarde à mourir
Debout et fière du temps morose
Où elle narguait la silicose
Sans la guérir sans la guérir
Grand-père je t’ai retrouvé
Sur l’escalier que nous montions
Rouge comme les briques de nos maisons
Grand-mère ton âme m’a repêché
Vous êtes partis bien sûr je sais
Depuis longtemps ch’gardin grin d’dint
Est votre hiver sans un matin
Mais vous vivez si j’ai rêvé
Matins brumeux d’une ville du nord
Vous n’êtes plus qu’un souvenir
Mais vous ne pouvez pas finir
Si je vis vous vivez encore
PS: ça a été écrit vite fait ce matin dans le métro, et si quelqu'un veut y mettre une musique, c'est venu comme une chanson.