Les écrits de Lyonnel Groulez, romans, récits, et textes divers
" Si vous n'avez pas mal quelque part, inutile d'écrire." Paul Morand
C'est la petite rafale de tweets quotidienne de Bernard Pivot qui m'a proposé cette citation. Paul Morand, celui de "l'homme pressé", lu il y a maintenant si longtemps que je l'ai presque oublié.
Mais c'est tellement vrai. D'ailleurs, ce n'est pas seulement inutile, c'est impossible.
Oui, il faut avoir mal. Pas seulement. Il faut aussi que le mal sorte, que les mots qui rôdent s'ordonnent et se rangent sur le papier, ou sur l'écran, pour former cette armée de combattants de ce mal inconnu qui pourtant ronge. Parfois, les colonnes ne se forment pas et les mots refusent de s'aligner. Ils dansent mais ne forment aucune chorégraphie et, dans une anarchie dictatoriale, n'acceptent comme maître que le Malin qui, en sous-main, ordonnent leur mouvement en apparence libre.
Ce matin, quelques téméraires soldats ont tenté une percée. La guerre sera longue.