Oui, ça balance aussi à Paris. Le métro brinquebale. L’air y est poisseux comme le temps qui me sépare chaque jour un peu plus de celui déjà lointain où une douce folie m’avait envahi. Une folie dont le nom m’est devenu étranger, une folie dont la peau si douce autrefois n’est plus qu’un souvenir.
Les vibrations du train me renvoyaient à celle d’un autre convoi, où j’étais assis voici quelques jours, au sud de la Chine, si loin, si près et c’est à cette folie si tendre que mes pensées sont revenues.
Pourtant nous n’avons qu’à peine parcouru quelques tunnels du métro parisien ensemble et les secousses des rails ne devraient pas me ramener à elle. Mais c’est ainsi, parfois, quand je m’y attends le moins, elle arrive. Celle qui inspire encore cela ne le sait pas, m’a oublié sans doute, ou veut m’avoir effacé, moi qui lui rappellerais plus sûrement les errements qui nous avaient réunis que les rares moments heureux trouvés à deux.
Suis-je à Kowloon ou mon esprit retourne-t-il dans cet est parisien où la folie m’attendait ?
Ô folie. Tu me manques.
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